Article du Courrier_Picard

Mis à jour le jeudi 2 mai 2019 07:31

courrier picardÀ Clermont, des parrains et marraines recherchés pour des enfants polyhandicapés.

 

Le CESAP a fait appel à l’association France Parrainages afin de trouver à certains des jeunes qu’il accueille un parrain ou une marraine de cœur. Ils ont, comme n’importe quel enfant, besoin de contacts et d’affection.

 

Une affection que, malgré tout leur investissement, les professionnels du CESAP (comité d’études, d’éducation et de soins auprès des personnes polyhandicapées) ne peuvent leur apporter à chaque instant.

 

« On observe alors des signes évidents de repli pouvant aller jusqu’à l’automutilation » ne cache pas Béatrice Vassent, psychologue au sein de l’EME (établissement médico-éducatif) de Clermont, La Claire Montagne, où vivent toute l’année 40 enfants en situation de polyhandicap.

« Parce que pour chaque enfant, il faut un accompagnateur, voire deux. Au final, les seules personnes qu’ils rencontrent sont donc les professionnels de l’EME »
Béatrice Vassent, psychologue à Clermont

Difficile également pour l’établissement de les emmener à l’extérieur comme il le souhaiterait. « Parce que pour chaque enfant, il faut un accompagnateur, voire deux. Au final, les seules personnes qu’ils rencontrent sont donc les professionnels de l’EME… » Et la situation se complique encore davantage lorsque l’enfant est hospitalisé. « On essaye de s’organiser pour aller lui rendre visite, mais c’est difficile et cela engendre aussi une grande frustration pour les équipes ».

Une histoire lue ou pique-nique le dimanche

Un constat qui a poussé l’établissement à se rapprocher de l’association France Parrainages afin de trouver à ces enfants «  qui ont été placés chez nous par l’Aide sociale à l’enfance ou dont les familles sont trop éloignées pour leur rendre régulièrement visite » des parrains ou des marraines de cœur.« D’autant plus que nous avons eu une expérience très positive à Amiens, d’un enfant dont la marraine a été là pour lui jusque dans ces derniers instants », explique avec beaucoup de pudeur Cécile Gilewski, éducatrice.

Trois enfants ont pour le moment été identifiés. « Mais que les gens ne s’imaginent pas qu’il s’agit de tous petits, ce sont plutôt des adolescents », poursuit la psychologue. Des adolescents souffrant de déficiences mentales et motrices que les parrains/marraines devront apprendre à apprivoiser. « Face à eux, il ne faut pas avoir peur d’être très expressif, de surjouer, de théâtraliser ! Paradoxalement, il leur faut aussi très peu pour être heureux. »

Quant au rythme et à la nature des échanges, ils seront fixés par les parrains ou les marraines eux-mêmes. « On ne leur demande pas de prendre les enfants chez eux ; il s’agit de polyhandicap, nous savons que c’est compliqué. Mais ensuite, on peut tout imaginer : un pique-nique le dimanche, une histoire lue avant le coucher, un moment passé sur notre aire de jeux… Il s’agit simplement de créer des moments de vie agréables pour ces enfants. » Ce que confirme l’éducatrice : « Une visite régulière d’une heure avec chansons, comptines et pourquoi pas un temps de massage ou de coiffage leur apporte déjà énormément ».
Un engagement sur le long terme

Seules exigences : un engagement sur le long terme et une régularité dans les échanges. « Il ne s’agit pas de changer d’avis au bout de quelques mois ; ce sont des enfants qui vivent déjà beaucoup de bouleversements » note la psychologue.

Trouver le parrain ou la marraine idéal sera la mission de France Parrainages. Évaluation, examen des motivations… rien ne sera laissé au hasard. « La mise en relation avec l’enfant ne sera pas immédiate, explique Bérangère Magret, coordinatrice de France Parrainages Picardie. Trois rendez-vous seront programmés avant que la commission de validation ne rende sa décision. Des bilans seront ensuite réalisés tous les trois mois. »

Pour ce type de parrainage, une connaissance du polyhandicap et des troubles du comportement est un plus. « Il faut également avoir suffisant de force pour pousser un fauteuil roulant », termine Cécile Gilewski.

SYLVIE MOLINES Publié le 31/03/2019 au http://www.courrier-picard.fr/

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