Exil forcé des personnes handicapées en Belgique : le scandale perdure

Mis à jour le mardi 18 septembre 2018 07:37

COMMUNIQUE DE PRESSE


Les principales associations représentatives de personnes handicapées et de parents d'enfants handicapés s'élèvent contre un scandale d'État.

Drames humains, dénis de citoyenneté mais aussi créations d'emplois à l'étranger avec des fonds publics français, l'exil forcé des Français en situation de handicap en Belgique perdure et augmente de façon importante malgré les engagements répétés du Gouvernement.

Depuis des années, les associations signataires du présent communiqué de presse dénoncent un scandale : près de 8000 personnes handicapées ayant généralement des handicaps sévères, dont plus de 2000 enfants, sont exilés vers la Belgique faute de solutions d'accueil et d'accompagnement en France.
En 2013, l'affaire « Amélie » pousse le Gouvernement à s'engager à trouver des solutions adaptées en France, y compris pour les personnes dont les situations sont les plus complexes et urgentes. La ministre de la Santé déclarait publiquement à la télévision qu'il n'y aurait plus de personnes exilées quand les familles ne le souhaitaient pas. Mais les faits sont là : depuis 2014, la Belgique accueille 13% de personnes handicapées en plus, dont 32% sont sévèrement handicapés (orientations en Maisons d'accueil spécialisées).
Notre pays préfère financer des établissements belges et laisser les personnes handicapées de côté plutôt que d'assumer son obligation. C'est ce que confirme un communiqué de presse co-signé par le Gouvernement Wallon et le secrétariat d'Etat en charge des personnes handicapées et de la lutte contre l'exclusion* : « La France finançant l'accueil de ses ressortissants au sein des structures wallonnes, la Wallonie s'en retrouve même gagnante puisque cela crée de l'emploi pour le secteur » ! Le cynisme de ces propos prononcés par le vice-président du Gouvernement wallon et co-signé par le Gouvernement français est désastreux. Si certains sont « gagnants », les perdants sont toutes les personnes handicapées contraintes à l'exil et leurs familles.
Christel Prado, animatrice du Comité d'Entente des associations représentatives de personnes handicapées et de parents d'enfants handicapés déclare : «  Quand la France respectera-t-elle ses engagements envers les personnes handicapées en créant ces emplois en France ? Après des années de dénonciation par les familles, cette inaction s'assimile à de la non-assistance à personnes en danger ».
Les associations signataires du présent communiqué invitent le Gouvernement à s'expliquer sur son soutien aux propos du Gouvernement wallon et lui demande d'expliquer la portée effective de son action. Elles rappellent les engagements nationaux et internationaux de notre pays : les personnes handicapées doivent pouvoir choisir leur lieu de vie et bénéficier d'un accompagnement de proximité.
* Le 16 novembre dernier s'est déroulée la seconde Commission mixte franco-wallonne sur l'accueil des personnes handicapées organisée par Maxime Prévot, Vice-Président du Gouvernement wallon, ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine et Ségolène Neuville, Secrétaire d'État en charge des personnes handicapées et de la Lutte contre l'exclusion.


Les signataires : Alain ROCHON, Président de l'APF ; Aliette GAMBRELLE, Présidente du CLAPEAHA ; Edouard FERRERO, Président de la CFPSAA ; Louis BONET, Président du GIHP National ; Béatrice BORREL, Présidente de l'Unafam ; Christel PRADO, Présidente de l'Unapei ; Jean-François LABES, Président de l'UNISDA ; Arnaud de BROCA, Secrétaire Général de la FNATH ; Jacky VAGNONI, Président de la FFAIMC ; Nathalie GROH, Présidente de la FFDys ; Gilles GONNARD, Président de l'AIRe ; Cécile DUPAS, Présidente de Trisomie 21 France.



Contact presse : Anne-Charlotte Chéron - 01 44 85 50 83 - 06 37 36 21 48 - Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.